P.V. en ses images, avec Benoît Peeters




Selon Benoît Peeters, Au loin s'en vont les images... par centrepompidou

Le mercredi 16 novembre à 19h au Centre Pompidou : Avec William Marx, Luc Dellisse et Jean-Christophe Cambier, Benoît Peeters évoque notamment les relations de Paul Valéry avec les peintres, son goût du dessin, son intérêt pour la photographie. Mais aussi les images, parfois encombrantes, qui s'attachent aujourd'hui au nom de l'auteur de Monsieur Teste. La comédienne Irène Jacob lit plusieurs textes de Paul Valéry.

Retrouvez l'événement sur le site internet du Centre Pompidou.

M. Billetdoux et B. Peeters sur France Inter

"En lisant, en écrivant,  cela pourrait être le titre de l’émission, c’est celui d’un livre de Julien Gracq lu et aimé par Marie Billetdoux. Pour écrire son dernier roman En s’agenouillant  publié chez Stock, elle a lu la correspondance de Paul Valéry et André Gide, publiée chez Gallimard, ainsi que la biographie de Paul Valéry, rédigée par l’écrivain et scénariste Benoît Peeters. Ce dernier a récemment publié chez Flammarion  Trois ans avec Derrida dans lequel il raconte comment il a écrit la biographie de Jacques Derrida et, entre autres, comment il a été fasciné par le livre de correspondances de Marie Billetdoux C’est encore moi qui vous écris publié chez Stock en 2010.

Les livres cités pendant l’émission :

C’est d’une phrase tirée d’une lettre d’André Gide à Paul Valéry, qu’est née l’idée du dernier livre de Marie Billetdoux En s’agenouillant. Pendant son travail d’écriture, elle découvre la biographie que Benoît Peeters a consacré à Paul Valéry, « une biographie où l’auteur prend parti, un très beau travail sur le travail de l’écrivain, sur son fardeau » (ce livre est actuellement épuisé).
Benoît Peeters cite alors les premiers livres de Paul Valéry, La soirée avec monsieur Teste, L’introduction à la méthode de Léonard de Vinci. Puis après des années où il n’écrit plus rien, vient le succès avec La jeune Parque, des essais sur Stéphane de Mallarmé, sur Degas….puis Le jounal de Catherine Pozzi."

Le miroir de la théorie

Le 10 décembre 2011 de 10h à 13h à l'ENS, 45 rue d'Ulm, 75005 Paris, amphi Rataud

« Paul Valéry, le miroir de la théorie »

Par Benedetta Zaccarello
Rapprocher le nom de Paul Valéry (1871-1945) avec les territoires de l’autobiographie peut sembler, au premier regard, un véritable paradoxe. Théoricien du « Moi = Zéro », auteur d’un anti-journalque sont les Cahiers, écrivain ayant toujours affiché son mépris du roman, comme son soupçon envers toute forme de narration, Valéry non seulement refuse de s’intéresser à l’événementiel, comme de croire en la possibilité d’un récit véridique, mais il constate souvent dans ses notes sa propre difficulté, voir son sentiment d’horreur, face à la relation – à ses yeux incompréhensible et pourtant indéniable – qui subsiste entre le sujet et la personne, entre conscience et existence. En effet, si pour Valéry « La marquise sortit à cinq heures » n’est qu’un détail inintéressant car irrémédiablement arbitraire, ce qui fait de chaque « Moi » un être dans le monde, un parcours de vie parmi tant d’autres virtuellement possibles, ne peut apparemment que tenir le rang d’une contingence sans importance.
À un regard plus attentif, la démarche valéryenne révèle cependant un rapport bien plus complexe à l’autobiographie que celui que semblent vouloir suggérer les affirmations provocatrices de l’auteur de La Jeune Parque. C’est notamment la relation à l’œuvre qui, permettant à celui qui écrit de se confronter à son image publique d’écrivain, ouvre la possibilité d’un regard rétrospectif, et, par là, d’un récit de genèse (de soi). Il en découle non seulement la notion toute valéryenne d’ego scriptor, mais tout un prisme de registres autobiographiques, sans doute hors norme, du moins pour l’époque de Valéry.
Mon exposé se propose donc d’articuler un bref excursusà travers quelques-unes des ces « anomalies » du récit de soi que Valéry pratique et théorise en même temps – des vies imaginaires (prétendues) d’autrui à la transposition de soi en théorie, en passant par le micro-récit exemplaire et par la création d’alter ego quelque peu mythiques, jusqu’à l’auto-fiction ante-litteram. De manière fort cohérente par rapport à l’épistémologie valéryenne, ces différentes formes découpent une figure qui ne se laisse percevoir que pour ainsi dire en négatif, par soustraction, en guise de calque.
Outre les Cahiers et certains textes majeurs de Valéry qui figurent désormais dans l’édition Pléiade de ses œuvres (Monsieur Teste ; Introduction à la méthode de Léonard de Vinci ; Poésie et pensée abstraite), nous nous pencherons sur la conférence « Mon œuvre et moi » récemment publiée par Michel Jarrety dans Paul Valéry, Souvenirs et réflexions, Paris, Bartillat, 2010.

Hommage d'Edmond Jaloux

(La Gazette de Lausanne du 28 juillet 1945)


(Cliquez sur l'image pour agrandir)

Journal de bord (Pagine d'Arte)

 
Tschann Libraire & Pagine d’Arte organisent une rencontre avec Martine Boivin-Champeaux et Jean Louis Schefer à l’occasion de la parution du Journal de bord de Paul Valéry, un florilège de textes et d’images des Cahiers aux éditions Pagine d’Arte, le 17 novembre à la librairie Tschann, 125, boulevard du Montparnasse, 75006 Paris.

Architetto


Deux autres livres paraissent ces jours-ci en Italie :

Eupalinos o l'architetto, édité par Barbara Scapolo, spécialiste de Valéry, Nietzsche et Cioran, avec un texte suivi de « Paradosso sull’architetto » et de lettres concernant « Eupalinos » aux éditions Mimesis.



Eupalinos o l'architetto, a cura di Barbara Scapolo,
Milan, Mimesis, 2011, 120 p., 12 €



Paul Valéry Architetto, Giorgio Pigafetta, Patricia Signorile (Prefazione di Maria Antonietta Crippa), con un inserto di 32 pagine a colori e 35 fogli dai Cahiers di Valery, Jaca Book, Milan, 2011.

Nell’opera di Paul Valéry, l’architettura ha una duplice centralità. Da un lato, rappresenta la metafora più convincente della logica costruttiva e della chiarezza ideale che devono guidare la riflessione sull’esistenza. Dall’altro lato, è quell’arte eccelsa che accoglie e custodisce il corpo dell’uomo, nell’orgoglio e nella bellezza, organizzando la materia bruta, secondo regola e numero. Su di essa, quindi, si addensano l’identità razionale e il destino vitale della civiltà. Così, guardare all’idea di architettura che Valéry esprime in pagine di raffi - nata scrittura, vuol dire guardare, da una postazione privilegiata, ad argomenti centrali nella cultura europea del Novecento. Muovendo da alcuni appunti inediti sull’architettura contenuti nei «Cahiers», gli autori propongono uno stimolante itinerario di lettura che attinge alla stessa passione per l’architettura nutrita da Valéry. Il volume è corredato da un inserto illustrativo con una selezione degli straordinari disegni dedicati da Valéry al tema dell’architettura.




(illustré de quarante-six dessins extraits des Cahiers
ainsi que de deux cahiers inédits relatifs à l'architecture)
Jaca Book, Milan, novembre 2011
256 pages, 26€
ISBN : 978-88-16-41118-0

Journées Paul Valéry

23-25 septembre 2011
Musée Paul Valéry - Sète

Première édition, du 23 au 25 septembre 2011, de rencontres annuelles qui réunissent des spécialistes de l’auteur sur le plan international, mettant ainsi en évidence l’immense notoriété du poète dans de nombreux pays (Balkans, monde méditerranéen, Amérique du Sud et Amérique centrale, Canada, Japon…).
A leurs côtés sont également invités des poètes provenant de différents pays et s’inscrivant dans une mouvance valéryenne. Outre des lectures de leurs propres textes, ils sont également invités à faire partager leur propre regard sur Paul Valéry. Des artistes enfin proposent des créations à partir, ou autour, de l’œuvre de Valéry.

Au programme :
- rencontres-débats avec spécialistes de Valéry, poètes, traducteurs, critiques littéraires de différents pays,
- lectures et lectures musicales de Paul Valéry par de grands comédiens (textes, poèmes, correspondance de Paul Valéry),
- lectures et lectures musicales des poètes invités
- Paul Valéry d’un siècle à l’autre (entre poésie et esprit)
- concert  avec création pour Les Journées Paul Valéry (Roula Safar, mezzo-soprano, et Michel Maurer, piano)

Projection et conférence au Centre Pompidou


Paul Valéry en ses images
Projection et conférence
Mercredi 16 novembre à 19h, Petite salle, Forum -1, Centre Pompidou, Paris

Avec William Marx, Luc Dellisse et Jean-Christophe Cambier, Benoît Peeters évoquera notamment les relations de Paul Valéry avec les peintres, son goût du dessin, son intérêt pour la photographie. Mais aussi les images, parfois encombrantes, qui s'attachent aujourd'hui au nom de l'auteur de Monsieur Teste.
La comédienne Irène Jacob lira plusieurs textes de Paul Valéry.
Rencontre précédée, à 17h30, de la projection du film Paul Valéry de Pierre Dumayet et Robert Bober (dans la série « Un siècle d'écrivains » de France 3).

Entrée libre dans la limite des places disponibles
Plus d'infos sur le site du Centre Pompidou

Lu par Jean Vilar

 
Les poèmes de Paul Valéry dits par Jean Vilar
coll. Poètes d'Aujourd'hui, Pierre Seghers Editions


Vu par Léon-Paul Fargues


«... Il avait réellement le physique de son esprit. Chez lui rien de trouble, rien de voilé, comme on dit d'un mécanisme qu'il est voilé. Rien de mal exprimé. Tout était clair, tout était vigoureusement dit. Dès le premier jour, il fut pour moi un homme de nerfs et de muscles finement orchestrés...
... Il était petit, mais « il se voyait » comme se voit dans une galerie un tableau célèbre. Mais je ne puis mieux le comparer qu'à une note juste. Il était fait pour comprendre, et il comprenait toujours là où il se trouvait. Et tout, chez lui, était sur le même plan : ainsi, il avait peu de voix et semblait peu destiné à des conférences, presque le contraire de l'orateur. Et cependant, on l'écoutait plus qu'aucun autre, parce que sa voix, au delà des « charmes », si j'ose ce mot après lui, possédait les mêmes vertus que son corps. Elle était la voix d'un homme au fait... Son visage, pourtant aussi riche en significations qu'un palimpseste, aussi frappant que le tronc connu de
quelque arbre centenaire et vénéré, son visage recuit, modelé, raboté, doux, homérique, parisien, méditerranéen, scientifique, savoureux, n'attirait l'attention qu'au bout de quelques minutes, mais je pourrais dire de quelques secondes. On voyait d'abord la silhouette comme furtive, comme prudente dans ses certitudes. Puis l'on s'avisait avec stupeur du commandement de cette silhouette au sommet de la machine admirable. L'œil bleu sous l'arcade sourcilière questionneuse... une fleur de bourrache, disait Anna de Noailles... Une bonne couleur de cheveux tordus par l'orage invisible des années, résistante, électrique, le front un peu fuyant mais bien coffré, la peau du front et des joues parcourue de rails et de chemins, le nez au courant de la vie, paisible et jamais dupe, la moustache posée dru, courte, naguère en pointe, plus tard mieux coupée au ras même de la lèvre supérieure, le menton entre les parenthèses des rides qui descendaient militairement des pommettes... Loin d'être une médaille, c'était bien plutôt le visage de la vie comprise et vaincue par l'idée. Là-dessus, souvent s'ajoutait le monocle, luxe d'enfant, petit fanion de cristal. »
(Léon-Paul Fargue, Le Littéraire, 20 juillet 1946.)

Musée Paul Valéry

 
Daniel Mesguich lit des lettres et des poèmes de Paul Valéry à Jeanne Loviton.
A la fin de l’année 1937, au sommet de son succès international, Paul Valéry s’éprend passionnément d’une jeune femme deux fois plus jeune que lui : Jeanne Loviton, qui écrit sous le nom de Jean Voilier. Il a 67 ans, elle en a 35.
Pendant les sept dernières années de sa vie, il lui envoie des milliers de lettres, plus de cent cinquante poèmes et meurt de chagrin lorsqu’elle lui apprend qu’elle va en épouser un autre.
 
Valéry a écrit pour elle plus de 150 poèmes qu’il glissait dans les lettres qu’il lui adressait.
En 1942, il formule le projet de réunir ces poèmes dans un recueil, tiré à deux exemplaires, dont  il parle dans ses lettres à Jeanne. Ce recueil s’appellerait Couronne et serait composé de 14 pièces.
Six  mois plus tard Couronne est devenue Corona et le tirage passe à 10 exemplaires.
Presque au même moment apparaît Coronilla,  « la petite couronne » où seront réunis les poèmes plus légers plus faciles, plus charmants, plus osés.
 
Le jour de Pâques 1945, Jeanne lui apprend son prochain mariage avec Robert Denoël. Il n’y était pas préparé, la fatigue et la maladie s’emparent de lui. Il résiste deux mois en continuant spectacles, visites, dîners, Académie, puis il se couche pour ne plus se relever.
 
ENTRÉE LIBRE